Clara & Thibaut –  Projet scout  2016-2017

Nous sommes partis en tant que volontaires service civique au sein de PSE, pour une durée de 10 mois. Notre mission était d’élaborer un programme d’éducation humaine basé sur le modèle du scoutisme, mais en l’adaptant à la culture cambodgienne et aux besoins des enfants de PSE. Nous faisions partie du service ECAP qui s’occupe de toutes les activités extra-scolaires de PSE. A côté de notre mission scout, le manager du pôle d’activités nous a demandé d’aider à encadrer des temps d’activités pour les enfants des premières classes du centre de rattrapage trois après-midis par semaine.

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Les premiers mois ont été assez difficiles par rapport à notre mission, nous avancions à tâtons. La différence de culture nous a fait remettre beaucoup en question ce que nous souhaitions proposer dans notre programme. Les compagnons ne comprenaient pas les formations trop théoriques que nous essayons de faire, et nous comptions sur leur proactivité, qui n’est pas tellement mise en avant dans leur éducation. Les chefs scouts (des internes) nous considéraient comme leurs supérieurs hiérarchiques et en conséquence ne s’impliquaient pas comme nous l’aurions voulu dans leurs responsabilités. Les jeunes n’avaient pas bien compris le concept du scoutisme, et pensaient surtout à s’amuser alors que nous cherchions à leur transmettre des valeurs à travers des activités éducatives. Nous avons mis environ 3 mois pour bien comprendre comment ces jeunes fonctionnaient, ce qui les motivait au sein de notre programme, ce qui leur parlait vraiment, ce qu’ils attendaient de nous, et ce qu’ils pouvaient apporter au programme… À partir de ce moment, il y eu comme un déclic, et tout s’est mis beaucoup mieux à fonctionner.

L’animation des activités 3 fois par semaine pour les enfants nous a beaucoup apporté. Là aussi, les débuts furent assez laborieux, nous finissions ces temps d’activité toujours surpris de la violence que les jeunes pouvaient manifester entre eux, ou bien du sentiment de frustration extrêmement fort qu’ils avaient du mal à surmonter. Grâce à ces activités, nous apprenions à les connaître, et en gagnant leur confiance nous arrivions petit à petit à les faire attendre, à respecter les règles, à participer à des activités différentes. L’apprentissage du khmer a été essentiel. Les khmers ont été sensibles aux efforts que nous faisions pour apprendre leur langue, et nous discutions souvent en khmer avec eux, même si nous ne comprenions pas vraiment tout, cela leur faisait plaisir. La méthode Assimil ou le livre apprendre le cambodgien, comprendre le Cambodge nous ont aidé, et bien sûr la motivation de certains copains volontaires comme Alice et Benjamin !

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Nous avons eu la chance de faire partie d’une équipe de volontaires très sympas et motivés, avec lesquels nous nous retrouvions souvent pour dîner, pour découvrir la ville et pour sortir. La chance de vivre à Phnom-Penh est qu’on trouve presque tout ce qu’on veut pour se nourrir, sortir, se divertir. Avec les volontaires nous pouvions discuter, partager nos expériences et nos ressentis … Un des moments fort entre volontaires fut Noël, qui peut sembler compliqué si loin de chez soi dans un pays qui ne le fête pas du tout… Mais nous nous sommes offert des cadeaux, avons organisé un repas de Noël, et sommes même allés à la messe.

Nous recommanderions volontiers à ceux qui ont envie de préserver une ambiance chaleureuse entre volontaires d’organiser des réunions de volontaires. Pendant quelques mois, nous avions toutes les 2 ou 3 semaines une réunion, l’occasion de faire un tour de parole pour que chacun partage ce dont il avait envie de parler, en s’appuyant sur un point positif et un point négatif. Nous prenions des notes pour les relire et se rendre compte des évolutions qu’il y avait pu avoir d’une réunion à l’autre. C’était l’occasion de prendre le temps de s’écouter vraiment car parfois on pouvait se croiser sans vraiment connaitre ce que chacun vivait profondément et risquer de passer à côté de réelles difficultés.

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Au fur et à mesure que nous avancions dans l’année, nous devenions plus efficaces, la mission se passait de mieux en mieux, les jeunes étaient vraiment motivés, la coordination avec les chefs meilleure, les compagnons réalisaient enfin des projets à un bon rythme. Nous avions donc une centaine de jeunes, ce qui est une grande chance, car cela signifiait que le programme plaisait beaucoup, mais cela contraignait aussi à une grande charge de travail. Même en se répartissant au maximum les tâches, nous travaillions beaucoup et souvent les week-ends, avec des jours de congés rognés et des réunions très tardives… Ce fut un rythme difficile, mais nous avons tenu, car nous savions la chance que nous avions de faire cette mission, nous voyions tous les jours les progrès et la motivation des jeunes.

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Nous avons eu la chance de nouer de belles amitiés avec nos collègues et d’autres staffs de PSE. Nous avons vraiment apprécié ces personnes et leur culture, leur simplicité et leur bonne humeur quotidienne, leur gentillesse et leur grande humilité. PSE est vraiment comme une grande famille, nous nous voyions tous les jours, nous nous sentions vraiment bien parmi eux, les relations étaient très fortes, le temps était plus lent. Le départ fut très dur. Nous ne pourrions jamais assez remercier pour la richesse de ce qui nous a été donné de vivre. Nous en ressortons ouverts, grandis et remplis de beaux souvenirs… Nous n’avons vraiment qu’une hâte, y retourner au plus vite.

CLARA & THIBAUD